dimanche 12 décembre 2010

Chimp's brain

Mon texte précédent est certainement tendancieux (et d'ailleurs, ce n'est pas mon texte). La vision cauchemardesque de la femme au travail à l'extérieur est aussi exagérée que la vision idyllique de la femme au foyer. Avant de récolter les légumes du jardin il a fallu passer des heures à y travailler et si les unions duraient plus dans le passé, cela ne signifie nullement qu'elles étaient synonymes de bonheur (ni pour l'un, ni pour l'autre, soit dit en passant).

Pour autant, ce texte n'est pas totalement exempt de certaines vérités, à mes yeux tout au moins:

1°/ Le statut de la femme au foyer a été dévalorisé au point qu'il donne une image de gourde ou de feignante aux femmes "inactives". Pourtant un foyer bien tenu est le fondement d'un couple harmonieux et même si certaines tâches ménagères peuvent être confiées à un prestataire extérieur, ce dernier ne remplacera jamais la "maitresse de maison". Il pourra rendre votre demeure propre et ordonnée, mais jamais chaleureuse. Toutes choses égales par ailleurs, un homme préfèrera de loin une femme sachant mitonner un petit plat plutôt qu'une dirigeante over-bookée.

2°/Les rôles respectifs des hommes et des femmes se sont sérieusement compliqués au fur et à mesure de l'émancipation de ces dernières. Pour reprendre les usages de la novlangue actuellement en vigueur, c'est une situation perdant-perdant. En reproduisant les comportements masculins, les femmes en ont aussi récupéré les tares. Leur consommation d'alcool et surtout de tabac tend à se rapprocher de celle des hommes avec les conséquences fâcheuses que cela implique. Un effet du stress?

Au-delà d'un effet néfaste sur leur santé, les femmes actives ont aussi découvert une conséquence inattendue liée à leur nouveau statut: la difficulté à trouver un partenaire.

Ce petit dialogue entre "Executive Woman" (E.W.) et "Sexy Friend" (S.F.) au bord de la piscine vient illustrer cette difficulté. Je ne vous dis pas qui est E.G, vous trouverez facilement:

(NB: Spécialement pour GCM: tu peux agrandir les images en cliquant dessus.)

E.W: Pete ne m'a pas appelée. J'ai été bonne et gentille avec lui mais ça n'a pas marché. Ça n'a pas marché non plus avec les autres hommes que j'ai appréciés et voulu rencontrer récemment.
S.F: Je crois que tu sais ce qu'est ton problème. Une fois que l'homme de ton rendez-vous se rend compte que tu es une dirigeante qui gagne plus de 250.000 par an, ils arrêtent de te voir.
(E.G: Oui, je sais, la phrase part au singulier pour finir au pluriel...)

S.F: Les hommes semble être effrayés par les femmes de pouvoir. J'imagine que cela les fait se sentir impuissant dans la relation.
E.W: C'est vrai et il n'y a pas besoin d'aller aussi loin. Une fois qu'ils voient ma Mercedes Benz, je n'entends plus jamais parler d'eux.

E.W: Si tu les surpasses, ils commencent à ressentir comme un dysfonctionnement, comme si la relation était une bataille entre deux partenaires. Une bataille qu'ils ressentent perdue dès le départ.
S.F: J'imagine que s'ils sentent qu'ils sont les pourvoyeurs principaux et qu'ils ont le contrôle de leurs familles, alors ils sentent qu'ils ont le contrôle de leurs vies.


E.W: C'est stupéfiant comme notre système limbique, ou cerveau mammifère, contrôle notre cortex et domine notre pensée rationnelle encore de nos jours. Je ne sais plus quoi faire.
S.F: Et bien tu ferais mieux d'acheter une voiture plus datée, de porter des vêtements de responsable moins chers sans perdre ton coté sexy. Dis leur aussi que le rôle que tu joues dans ta compagnie n'est pas si important. Rends-toi plus dépendante sans perdre ton autonomie. Avec le temps ils se sentiront plus sûrs avec toi et leur cerveau primitif arrêtera de se sentir menacé et commencera à voir la situation sous une perspective différente. S'ils sentent que tu les respectes et que tu ne vas pas les quitter parce qu'ils font moins d'argent et aussi que tu les soutiens dans leurs décisions de vie, leur cerveau de chimpanzé se sentira rassuré, serein et ils arrêteront le combat ou les tentatives de fuite.

(E.G: Je t'en foutrai moi des cerveaux de chimpanzé. Allez hop, la soupe servie chaude et à l'heure… et en guêpière et talons hauts!)

8 commentaires:

Epicier vénéneux a dit…

"Ouais, ben on en reparlera quand il faudra porter quelque chose de lourd".

OSS117, in OSS117: Rio ne répond plus

V. a dit…

"Le statut de la femme au foyer a été dévalorisé au point qu'il donne une image de gourde ou de feignante aux femmes "inactives"."

Ce statut était auparavant obligatoire et absolument pas valorisé non plus. Les femmes étaient des gourdes qui n'avaient rien d'autre à foutre qu'élever les mômes.
Peut être ce statut était il valorisé dans un certain milieu social, mais certainement pas dans tous.


"Pourtant un foyer bien tenu est le fondement d'un couple harmonieux "

Tout à fait. A condition que cela ne soit pas une contrainte. Sinon accrochez vous pour trouver autre chose que tous les signes de la contrainte : intérieur glacial, obsessionnel, à l'image de la femme totalement dévolue à son rôle et totalement malheureuse dedans sans même pouvoir se l'avouer car elle n'est reconnue que là.
Aimer tenir un intérieur ne va pas de soi, de la même façon que tous les hommes ne s'éclatent pas en regardant un match de foot.

"et même si certaines tâches ménagères peuvent être confiées à un prestataire extérieur, ce dernier ne remplacera jamais la "maitresse de maison". "

la maîtresse de maison appartient précisément au minimum à la petite bourgeoisie.

"Il pourra rendre votre demeure propre et ordonnée, mais jamais chaleureuse. Toutes choses égales par ailleurs, un homme préfèrera de loin une femme sachant mitonner un petit plat plutôt qu'une dirigeante over-bookée."

Quid de la femme "au foyer" qui ne sait absolument pas cuisiner ?
Si elle est meilleure dirigeante que cuisinière à quoi bon la clouer derrière les fourneaux ?

La difficulté de trouver un partenaire ne tient pas aux avancées des "droits de la femme".
Elle tient à une certaine frange de la population féminine qui de gourde derrière les fourneaux s'est retrouvée gourde derrière l'existence.

De surcroit, la caricature des executive women dont il est question dans votre article, doit porter sur des specimen qui, si elles n'avaient réussi à devenir Directrice de je ne sais quoi, auraient rendu la vie impossible à leur entourage si elles n'avaient pas eu le choix de l'émancipation.

Ces femmes, pour la plupart, sont totalement démunies dans l'intimité et comble de malchance elles ne savent pas ou n'aiment pas tenir un foyer ni faire la cuisine,car leur échec est dans une forme d' immaturité affective, ou alors ce sont des pestes qui s'éclatent dans le pouvoir et celles la consomment les hommes jusqu'au jour où leur horloge biologique les rappelle à l'ordre et elles trouvent un donneur, point barre.

Devenir une femme ce n'est pas devenir une caricature. Ce dont parle cet article et le précédent.

Pas plus qu'être un homme c'est être un tiroir caisse qui veut une femme objet.

L'avancé, c'est qu'"au delà du sexe biologique le sujet choisit son sexe et sous quelle forme sexuelle il s'inscrit dans le lien symbolique et social". Ce qui lui permet de se désolidariser des fourneaux pour la femme par ex, de quitter le statut "maternant", pour un autre.

Mais ce qui reste et finalement ne change pas est " que la mère reste contaminer la femme pour le petit d'homme".

Et ça, c'est tout le problème.

V. a dit…

au pharmacien : ouais ben on en reparlera quand il faudra faire un ourlet.

:o)

Epicier vénéneux a dit…

Et ça, c'est tout le problème.

Hé oui. Un problème. Nature ou culture. Assurer sa descendance. Un problème.

Un débat qui fait rage chez les féministes et les militants LGBT: jusqu'où la culture peut-elle aller pour aménager la nature? la systématisation des mères porteuses? des pères porteurs?

Bien sûr que les articles précédents forçaient le trait; bien sûr qu'ils étaient caricaturaux. Mais de là à réagir à ces caricatures en qualifiant l'essence même de la vie, la dualité des sexes, la base de la réussite des organismes supérieurs et la beauté de la chose en même temps, en qualifiant tout cela, donc, de "problème"... il y a là un pas qui ne devrait à mon avis pas être franchi avec autant de facilité, de légèreté.

Est-on allé si loin dans le scientisme, le commun des mortels est-il si proche de la science-fiction dans ses attentes sociales, que l'attribution aléatoire du sexe à un nouvel individu au cours de la reproduction sexuée soit vécu comme une injustice? que la nature des femmes puisse être sacrifiée sur l'autel des attentes sociales, culturelles?

Peut-on envisager d'attaquer son père en justice pour transmission d'un gonosome X induisant un vice caché? Le fait que le père soit le fabriquant et fournisseur des spermatozoïdes mais qu'il ne choisisse pas expressément celui dont le matériel génétique ira compléter celui de l'ovule le rend-il responsable, mais pas coupable?

Certes, devenir une femme n'est pas devenir une caricature. Mais se réduire soi-même à un utérus sur pattes parce qu'au final, quoi qu'il arrive, il n'y a que la femme qui puisse enfanter et qu'on peut ne la définir que par ça, en occultant tous les aménagements, tous les choix de vie qui peuvent être faits (occultation qui détruit au passage votre argumentation entière), n'est-ce pas ça qui est caricatural?

V. a dit…

au pharmacien : expliquez moi comment de cette phrase somme toute philosophique, qui clos mon commentaire, et qui touche indifféremment les hommes comme les femmes, vous en êtes arrivé à me parler de se réduire soi même (qui ?) à un utérus sur pattes ?

Le "problème" que j'évoque n'est nulle part la où vous partez et ou à mon avis, vous étiez avant, peu importe ce qu'il y avait à lire, de votre côté, vous aviez à dire et j'aurais pu écrire "le ciel est bleu", vous auriez écrit la même chose.

"Un débat qui fait rage chez les féministes et les militants LGBT: jusqu'où la culture peut-elle aller pour aménager la nature? la systématisation des mères porteuses? des pères porteurs?"

Non mais quel rapport entre ces débats fumeux que je conchie (et je suis polie) totalement et mon "argumentation" comme vous l'appelez ?!

Epicier vénéneux a dit…

Pardon, pourriez-vous m'expliquer le paragraphe suivant car je l'ai manifestement mal compris et par conséquent mal interprété:

Mais ce qui reste et finalement ne change pas est " que la mère reste contaminer la femme pour le petit d'homme".

Il y a des guillemets donc j'imagine que c'est en partie une citation, et je crains que son insertion dans votre phrase n'en ait brisé - au moins - la syntaxe.

Merki :)

V. a dit…

Le problème, selon moi, est que l'homme et la femme ne peuvent l'un comme l'autre se dépêtrer de l'empreinte maternelle.

Avant, les femmes respectables étaient les femmes au foyer, les maîtresses de maison, les épouses. Contrairement a ce qu'avance El Gringo, je maintiens qu'elles sont toujours et de plus en plus, celles que l'on respecte.

Elles n'étaient d'ailleurs pas des femmes, mais des fonctions.

Les femmes étaient celles qui n'avaient pas de fonction (pas de celles qui peuvent commencer une phrase par "mon mari...") qui leur confère un respect quelconque.
Souvent pas mariées et parfois ayant des enfants, elles seront tenues à l'écart de la petite bourgeoisie, dont elles seront peut être pour autant issues.
J'appartiens à cette seconde catégorie.

Il est difficile de ne pas être une mère pour les hommes, car c'est ce qu'ils désirent et c'est ce que les femmes auront tendance à faire. Et ça n'ira pas.

Je pense que toutes ces dérives aberrantes viennent de la.

La sexy friend et l'executive woman sont des caricatures de cette tentative d'arrachement à un état auquel ni les femmes ni les hommes ne peuvent échapper.

Nous ne sommes que des animaux. Seul notre cerveau essaie de nous faire croire le contraire.

Epicier vénéneux a dit…

Votre dernier message m'a fourni deux clés de lecture qui me faisaient défaut, non pas pour comprendre votre raisonnement et votre conclusion (que je partage), mais juste pour interpréter cette sorte de post scriptum qui revient toujours:

Et ça, c'est tout le problème.
[...]
Et ça, ça n'ira pas.


Car bien sûr, pour moi qui ne vous connaissais pas personnellement, ces deux adjonctions ne collaient pas avec le reste de votre propos.