mercredi 15 décembre 2010

Amour, statistiques et discrimination

Quels sont nos critères de choix au moment d'élire notre partenaire sentimentale? Je prétends que nous n'en savons rien dans la plupart des cas et ce d'autant plus que nous sommes jeunes et inexpérimentés. C'est d'ailleurs cette ignorance qui permet le fameux "coup de foudre", et… les désillusions qui le suivent souvent parfois. Je n'ai pas l'ambition (et encore moins la capacité) d'expliquer le phénomène mais je constate que dans cette situation, ne pas savoir ce que nous voulons ne nous empêche pas de le désirer fortement. Je suis persuadé que c'est l'instinct de reproduction qui nous pousse, en marge de la reproduction, à former des couples plus ou moins bien assortis. L'un des protagonistes brûle d'amour, l'autre se laisse convaincre et c'est parti pour une relation dans laquelle, comme le dirait Honoré de Balzac il y en aura un qui souffrira et l’autre qui s’ennuiera.


Une fois mort le couple et mortes les illusions qui allaient avec, si l'histoire fut suffisamment longue pour avoir accumulé de l'expérience et surtout si le mélange hétérogène a laissé ses fruits sous forme d'une progéniture, une fois l'instinct de reproduction satisfait, donc, nous devrions enfin avoir les idées claires et pouvoir dessiner en connaissance de cause le profil d'un "autre" idéal. Mais selon la formule consacrée, si dorénavant nous savons bien ce que nous ne voulons pas, nous ne savons toujours pas précisément ce que nous voulons. Nous allons donc continuer à procéder par élimination pour dresser le portrait robot de l'être cher souhaité mais en rajoutant des critères disqualifiants supplémentaires correspondant aux défauts rédhibitoires que nous avons pu rencontrer chez nos ex.

En fait, nous discriminons purement et simplement, et plus nous avons d'expérience, plus nous discriminons et, logiquement, plus nous discriminons plus nous réduisons nos chances de trouver.

Prenons un exemple au hasard: Imaginons un sujet mâle, divorcé, la petite cinquantaine, et vivant en Île-De-France avec ses deux enfants majeurs.

1ère discrimination: Notre sujet se méfiant des trop grandes différences d'âges dans le couple se limitera aux femmes âgées de 45 à 49 ans, ce qui représente tout de même 2.213.590 femmes de notre beau pays (Population par sexe et âge détaillé au 1er janvier 2010. Insee téléchargeable ).


2nde discrimination: "Loin des yeux, loin du cœur!" Notre sujet délimitera son terrain chasse aux contours de l'Île-De-France. Cette région compte 11.598.866 habitants, soit 18,47% des 62.793.432 habitants du pays.
Par conséquent, le cheptel présent sur le terrain de chasse de notre sujet se réduira à 18,47% des 2.213.590 femmes dénombrées au chapitre précédent, soit : 408.882 femmes.


Terrain de chasse


3ième discrimination: Déjà père de deux enfants enfin majeurs, notre sujet ne tient pas du tout à se lancer dans une nouvelle paternité. Or il sait par expérience qu'une femme n'ayant pas eu d'enfant va en vouloir (toujours l'instinct de reproduction) avant que la ménopause ait mis un terme final à ses espoirs. Il recherche donc une femelle de l'espèce vivant seule et ayant déjà procrée.
En recoupant ces deux tableaux, on arrive à déterminer que ces femmes représentent 9,2% des 22.295.753 femmes françaises adultes (je n'ai pas écrit "majeures").
Soit ramené à notre cheptel de 408.882 femmes, un résultat de 37.617 femmes seules qui ne casseront pas les pieds de notre sujet avec leur désir de maternité.


Il y a un temps pour tout...


4ième discrimination: Plus de 37.000 femmes, c'est énorme me direz vous. Oui mais voilà, sur toutes ces femmes qui, je vous le rappelle, sont âgées de 45 à 49 ans, combien sont physiquement attractives? La plupart des femmes vieillissent mal et notre sujet n'est tout de même pas prêt à se taper n'importe quel laideron! Vous croyez que j'exagère? Faites un test dans un espace public, gare, rue, supermarché, et vous verrez que sur vingt femmes de cette tranche d'âge, vous aurez de la chance si vous en trouvez une potable. Allez, une sur vingt c'est bien payé et ça nous donne 5% de nos 37.617, soit 1.881 femmes, ce qui est encore considérable.


5ième discrimination: Nous sommes ici à la recherche d'une partenaire sentimentale et pas d'un simple "coup d'un soir". Il faudra donc que la belle ait aussi un niveau intellectuel en adéquation avec celui de notre sujet. Or dans notre exemple, il semblerait que le sujet ait un QI supérieur à 130. Ça n'a l'air de rien dit comme ça mais dans ce cas, il n'y a que 1,93% des femmes qui pourraient traiter d'égal à égale avec lui sur ce terrain ce qui, appliqué à 1.881 candidates, ne laissent que 36 élues. Ça rigole moins là!


Comme le dit mon gourou, Philippe, "le génie est masculin!"


6ième discrimination: Encore une, allez vous penser? Oui encore une discrimination, mais celle-ci n'est pas du fait de notre sujet. S'il est raisonnable d'admettre que seulement 5% des femmes de cette tranche d'âge sont physiquement attractives pour notre sujet, rien ne garanti que lui-même plaira à ces femmes. Pour ne pas sombrer dans la misogynie la plus primitive (pas du tout mon genre...), il serait donc juste d'estimer que réciproquement, il ne plaira qu'à 5% de ces 36 femmes soit… seulement 2 femmes physiquement et intellectuellement compatibles dans toute l'Île-De-France.


Finalement, il trouvera plus facilement une conne avec des gros nichons!

5 commentaires:

V. a dit…

Il me semble que lorsqu'on n'a plus la capacité à s'illusionner, lorsque le mental rattrape l'hormonal, la réalisation de cet attachement qu'à 20 ans on appelait l'"amour" (et d'autant plus quand cet attachement tenait essentiellement à l'instinct de reproduction)devient pour le coup fortement ... illusoire !

Et j'ajouterai que c'est toujours lorsqu'on trouve qu'on découvre ce que l'on cherchait. Et pas avant.

Anonyme a dit…

In fine je trouve que votre étude vire meetic... ;o)
En plus vous ne dîtes pas quel physique doit posséder la partenaire.
Je vous soupçonne de vouloir qu'elle ait tout.
Un QI et un tour de poitrine de 130 :o)

V.

Anonyme a dit…

Il y a deux V ? ou c'est la même ? J'en ai raté de beaux articles dans tout les sens du terme ...je me rattraperai mais pas ce soir.

V. numéro 1 "Et j'ajouterai que c'est toujours lorsqu'on trouve qu'on découvre ce que l'on cherchait. Et pas avant." ne changeait jamais c'est magnifique.

Anonyme a dit…

On aimerait connaître les sources de ces drôles de chiffres sur le QI des hommes et des femmes, qui paraissent franchement douteux. Par ailleurs, quel homme entre 45 et 50 ans est lui aussi "potable"? Autrement dit : y en a-t-il honnêtement beaucoup qui n'ont pas ne serait-ce que du bide à partir de 30 ans, empirant chaque année un peu plus ? Au moins les femmes essaient elles de s'entretenir. Aie aie aie.

El Gringo a dit…

@Anonyme
Certaines femmes essaient effectivement de s'entretenir. Il y en a aussi qui savent cliquer sur le lien figurant dans l'article pour connaître les sources de ces "drôles de chiffres".