lundi 18 février 2008

Victime du racisme

Un des mots à la mode dans la France de ce début de XXIème siècle est sans conteste le mot "discrimination". Employé à tort et à travers, il sert de bouclier à bon nombre de délinquants qui le déploient, tel un écran de fumée, pour dissimuler leurs exactions et de coupables, se travestir en victimes. Si vous évoquez des jeunes issus de l'immigration habitant dans une citée dangereuse, vous discriminez... et de la discrimination au racisme, il n'y a qu'un (tout petit) pas. Vous parlerez donc de "jeunes des quartiers" sans préciser à quels "jeunes" et à quels "quartiers" vous faites référence. Tout le monde vous comprendra malgré le flou volontaire de votre énoncé et quoique totalement hypocrite, vous n'aurez pas à craindre la vindicte des bien-pensants car en soviétie française, il vaut mieux être une crapule avérée qu'un raciste potentiel.

Pour lutter contre cette odieuse discrimination, on pourrait croire que la démarche adéquate serait la réaffirmation de ce principe républicain:

"Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits"

Et bien pas du tout, ce n'est pas l'égalitarisme qui s'oppose à la discrimination mais... une autre discrimination: la discrimination "positive".

Il y aurait donc une bonne et une mauvaise discrimination? Une "discrimination positive" et une "discrimination négative"? Sans chercher bien loin, on renifle très vite dans l'air du temps ce qui relève de l'oxymore ou du pléonasme.
C'est ainsi que le féminisme prétend lutter contre le machisme, la misandrie contre la misogynie et la parité contre le sexisme, comme si une injustice pouvait en effacer une autre, comme si un fléau pouvait en éradiquer un autre.

Boulevard de la discrimination positive

Ce samedi, j'ai été chercher un couple d'amis à la gare Montparnasse. Il faisait très beau et je comptais bien revenir tranquillement vers l'est parisien en empruntant le boulevard du même nom. C'est alors que j'ai pu ressentir ce qu'être victime de discrimination veut dire.

En effet, vouloir circuler sur ce qui fut naguère un boulevard parisien est un acte lourd de conséquence. Au lieu d'essayer de convaincre mes amis de terminer leur voyage en transport en commun, ou mieux encore: en vélib, j'ai égoïstement accepté de mettre à leur disposition mon spacieux véhicule. Ce faisant, je n'ai pas eu la moindre pensée pour l'énorme quantité de dioxyde de carbone que ma folle équipée n'allait pas manquer de générer. Coupable de discrimination envers les piétons, cyclistes, landaus, poussettes, pigeons, moineaux, et autres citoyens-modèles non polluant, il était donc juste que je sois, à mon tour, victime d'un châtiment à la mesure de ma faute.

Dès lors, et suivant une logique coercitive mise au point par les commissaires politiques de l'écologie triomphante, il était urgent de transformer ce simple trajet en véritable chemin de croix. Cette imbécilité qui consiste à provoquer des embouteillages en réduisant les voies de circulation de ces salauds d'automobilistes à la portion congrue va certainement convaincre mes amis, la prochaine fois qu'ils voyageront, de traverser les tourniquets du RER avec leurs deux sacs de voyages, leur chien et leur fille de cinq ans, à moins qu'ils n'arrivent à caser tout ça dans la panière d'un vélib…

Et le pire de tout cela, c'est que ce concept catastrophique de "discrimination positive" n'existe pas que chez les illuminés verdâtres, loin s'en faut. Il existe même un fonctionnaire très haut placé qui nous proposa, il y a peu, de l'institutionnaliser…

1 commentaire:

Anonyme a dit…

ah le style et l'humour les deux corrosifs et non polluant !!! merci merci merci !!
V.